Le marronnier de la rentrée
08/09/2025
Ma chroniqueuse préférée écrivait ces jours-ci des lignes enthousiastes
sur les rentrées scolaires de son enfance. "Le jour de la rentrée est le plus beau jour de l'année", le jour ou rien ne "pèse en comparaison de l'expectative qui gonfle les poitrines et rosit les joues",
se souvient celle dont j'apprécie habituellement le sens de la mesure
et dont, surtout, j'apprends dans le même texte qu'elle-même a redoublé
deux niveaux du collège.
Deux surprises en une, donc. Comment un "souvenir exécrable" permet-il de penser de nombreuses décennies plus tard que le jour de la rentrée est "le plus beau jour de l'année"
? Et comment un enfant en difficulté scolaire peut-il faire un adulte
respecté pour ses qualités de jugement, d'écriture et donc d'expression
simple des choses complexes ?
Deux questionnements autour d'une même
personne, des questions possiblement liées puisque le parcours particulier de
l'enfant en mal de construction intellectuelle à l'adulte accompli
pourrait expliquer que cet adulte-là soit capable d'associer deux
sentiments antinomiques dans une même pensée.
On sait bien que le cas n'est pas
unique. Nombreuses sont les personnalités qui, estimant avoir réussi
leur carrière professionnelle malgré les mauvaises notes de profs
incompréhensifs, se glorifient de leur autoréalisation. Encore plus
nombreuses sans doute mais beaucoup plus discrètes sont les vies
réussies malgré des départs scolaires difficiles. C'est que l'école qui
se voudrait adaptée à tous ne peut être ajustée à chacun qui doit donc
trouver dans tous
les casiers de la société environnante la substantifique moelle complémentaire lui convenant.
Les exemples contraires sont d'ailleurs
tout aussi nombreux, exemples de ces jeunes collégiens ou lycéens
brillants, bacheliers mentionnés Très Bien
qui échouent ensuite à construire une vie d'adulte épanouie sur le plan
personnel, professionnellement créative. Sans doute ont-ils su prendre
et digérer ce que l'école leur proposait sur des plateaux
particulièrement adaptés à leurs personnalités alors que les casiers
sociétaux étaient malheureusement vides ou bien qu'ils sont restés
ignorés.
Merci très chère chroniqueuse pour ce moment de réflexion, une de plus !
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